Les principaux enseignements de la 7ème édition du Baromètre Arthur Loyd

La 7ème édition du Baromètre est riche d'enseignements. Voici les 4 principaux.

lire l'article Couverture du Baromètre 7ème édition 2023

L’emploi dans les territoires : et si les métropoles n’avaient pas dit leur dernier mot ?

Les grandes métropoles régionales restent des moteurs de la création d’emplois. En 2022, les plus fortes créations d’emplois, en volumes, ont été observées dans les aires d’attraction les plus peuplées telles que Lyon, Toulouse, Aix-Marseille, Bordeaux, Nantes, etc.

La tendance à la littoralisation de l’économie se poursuit, la plupart des départements en forte croissance d’emplois sont situés le long de la façade Atlantique et sur le pourtour méditerranéen ; le couloir rhodanien présente également une dynamique importante. Plus schématiquement, la croissance démographique des zones côtières, des territoires du Grand Ouest français et de la moitié Sud est un levier des créations d’emplois, qu’il s’agisse de grandes comme de petites villes.

Le redémarrage économique de la région parisienne est le fait marquant de cette édition du Baromètre : après une longue période d’« hibernation » dû à la crise sanitaire, les départements d’Île-de-France (IDF) ont largement contribué à la croissance de l’emploi entre le 2ème trimestre 2022 et le 2ème trimestre 2023. Ainsi, 1 nouvel emploi sur 3 en France a été créé en IDF, dont plus de la moitié à Paris. L’IDF a retrouvé son rôle dominant dans sa contribution aux créations d’emplois en France. De manière inédite, elle a été plus particulièrement soutenue par le dynamisme de la capitale, qui bénéficie à plein des atouts de la centralité : les entreprises du tertiaire recherchent des localisations plus centrales pour s’assurer de fidéliser et d’attirer les talents.

Dans cette ère post-Covid, les métropoles, tant Paris que les capitales régionales, continuent à démontrer leur capacité à générer des emplois en masse. Mais un nouvel équilibre semble se dessiner entre des métropoles toujours attractives pour les employeurs, et une France moins dense sur le plan urbain, en cours de revitalisation économique. Un phénomène récemment amplifié par l’amorce d’un redémarrage de l’emploi industriel. Une future redistribution des cartes de l’attractivité territoriale serait-elle en train de s’esquisser ?

Les informations clés :

24 départements sont à l’origine de 201 200 postes supplémentaires, soit 82 % des créations nettes d’emplois en France entre le T2 2022 et le T2 2023

Effet de centralité :
En Île-de-France, Paris concentre désormais plus d’1 nouvel emploi sur 2

Les métropoles régionales, grandes pourvoyeuses d’emplois.
Ailleurs, croissance démographique rime souvent avec croissance de l’emploi : le Grand Ouest, les littoraux et le couloir rhodanien se distinguent notamment

 

Zéro Artificialisation Nette des sols : vers un foncier rare et cher ?

L’Objectif de Zéro Artificialisation nette (ZAN) vise à mettre fin à la consommation d’espaces naturels en France en vue de leur urbanisation. Entre 2021 et 2030, le rythme d’artificialisation des sols devra être divisé par 2 par rapport à la période 2011-2020. En 2050, aucune surface ne pourra en théorie être artificialisée sans qu’une autre n’ait été renaturée. Conséquence de l’Objectif ZAN, 113 000 hectares devraient manquer en France métropolitaine entre 2021 et 2030, selon les calculs des auteurs, pour permettre le développement des territoires. Reconquête de friches, transformation de bâtiments obsolètes et recyclage urbain, bien qu’à privilégier pour la transition environnementale, ne suffiront probablement pas, à court-moyen terme, à compenser le manque à artificialiser, tant ils sont longs et complexes à mettre en œuvre.

Une situation qui devrait aboutir à une tension immobilière plus forte (immobilier résidentiel ou professionnel) et entraîner une augmentation du coût de l’immobilier sur le long terme. Par conséquent, l’Objectif ZAN devrait dégrader le pouvoir d’achat des ménages et obérer la compétitivité des entreprises. Au-delà du surcoût, la rareté du foncier constitue également un frein à la mobilité géographique et une menace pour la souveraineté industrielle de la France.

Le Grand-Ouest français, le bassin toulousain et le couloir rhodanien sont plus particulièrement concernés par le manque de terrains à bâtir à horizon 2030. Se pose également un problème d’équité territoriale : l’Objectif ZAN favorise les territoires déjà artificialisés, en particulier, les grandes métropoles, qui auront la possibilité de reconquérir les espaces urbains sous-exploités
(ex : zones commerciales).

Les informations clés :

L’objectif ZAN
impose une division par 2 du rythme d’artificialisation des sols entre 2021 et 2030 (par rapport à la période 2011-2020)

113 000 hectares
manquants d’ici 2030 pour permettre le développement des territoires en France métropolitaine (sur la base de la consommation foncière passée)

Augmentation
du coût de l’immobilier à terme, et – en conséquence – dégradation du pouvoir d’achat des ménages et des capacités financières des entreprises

 

La réindustrialisation verte enclenchée dans les territoires

Grand témoin :  Anaïs Voy-Gillis
« Avec la réindustrialisation, nous pouvons poursuivre différents objectifs : renforcer la souveraineté de la France pour réduire notre dépendance à d’autres pays, participer à la réduction des fractures territoriales en travaillant sur la cohésion sociale et territoriale, réduire notre empreinte carbone en réduisant nos importations et en augmentant la production nationale ou encore assurer la soutenabilité de notre modèle social. »

Au cours de 2023, un record de montants investis dans les filières de transition climatique : 12,8 milliards d’euros engagés au 1er semestre 2023, et 22 à 24 milliards d’euros attendus sur ce segment pour l’ensemble de l’année 2023. Les filières des batteries & véhicules électriques et du solaire se distinguent nettement.

Un dynamisme qui s’illustre notamment par la concrétisation de projets de très grand volume (Hauts de France, Grand-Est, PACA), notamment du fait d’une politique volontariste de l’État et des élus locaux, et de la nécessité d’accompagner la décarbonation de la société française.

Les investissements dans les filières vertes profitent principalement aux territoires localisés à l’extérieur des métropoles françaises ; certains anciens bastions industriels se distinguent.

Un dynamisme qui pourrait néanmoins être entravé à court terme par le resserrement du crédit, le durcissement de certaines normes juridiques (liées notamment à l’objectif ZAN) ou à une forte tension sur la main d’œuvre, à fortiori dans les territoires localisés hors des métropoles.

Les informations clés :

12,8 milliards
d’euros investis dans l’industrie verte au 1er semestre 2023 en France, soit +43 % par rapport au 1er semestre 2022

95 %
Part des Hauts-de-France dans les montants investis dans la filière Batteries depuis 2019 en
France, soit 16 milliards d’euros. La « Battery valley » française a trouvé sa place

3/4
des montants investis portent sur des territoires situés à l’extérieur des métropoles. Les filières de transition climatique sont un puissant facteur de rééquilibrage territorial au profit des petites villes et villes moyennes. Mais l’objectif ZAN pourrait venir freiner ce mouvement
 

Les podiums du classement du Baromètre 7ème édition

D’importantes évolutions ont lieu dans ce nouveau classement des métropoles et agglomérations les plus attractives & résilientes de France : pour la première fois depuis l’existence du Baromètre Arthur Loyd, Toulouse s’impose comme très grande métropole la plus attractive de France, au détriment de Lyon. 4 métropoles et agglomérations (Lille, Grenoble, Dijon et La Rochelle) sont également parvenues à se hisser sur un podium. Cela alors que Bordeaux, Strasbourg, Brest et Caen ont quant à elles perdu la place qu’elles occupaient sur celui-ci l’année dernière. Des évolutions qui illustrent le fait qu’il ne saurait y avoir de fatalité, ou de classement « gravé dans le marbre », dans le cadre de la course à l’attractivité.

Le sujet du coût du logement s’affirme comme une problématique de taille pour nombre des villes figurant sur un podium (Lyon, Montpellier, Angers, Dijon, Bayonne, La Rochelle notamment). La tension immobilière dont pâtissent ces territoires, victimes de leur succès, les incite aujourd’hui à mettre en place différentes expérimentations (gratuité des transports en commun à Montpellier) ou politiques d’aménagement urbain (nouveaux quartiers, rénovation des passoires thermiques…) pour offrir à leur population un immobilier résidentiel plus accessible financièrement.

Palmarès 2023 : les métropoles et agglomérations les plus attractives & résilientes

Classement Baromètre 7ème édition Arthur Loyd

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L’artificialisation : un moteur historique du développement des territoires

L'artificialisation des sols en France est liée à la croissance démographique et économique. Entre 2011 et 2020, 230 000 hectares ont été artificialisés, soit 1 129 m² par nouvel habitant. Les territoires les plus dynamiques (Toulouse, Lyon, Nantes...) ont connu la plus forte artificialisation. Paradoxalement, certains territoires en déclin démographique (Bourges, Châteauroux...) ont aussi artificialisé des sols pour répondre aux besoins des populations locales (logements, services...).

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