État des lieux du parc tertiaire en 2025 : obligations du décret Éco-Énergie Tertiaire, premiers résultats OPERAT et leviers à activer pour sécuriser la performance énergétique des bâtiments jusqu’en 2050.
lire l'article
En 2025, un bâtiment tertiaire sur deux a déclaré sa consommation d’énergie sur la plateforme OPERAT. Le dispositif Éco-Énergie Tertiaire, instauré par la loi ELAN, impose désormais aux entreprises et collectivités de réduire leur consommation de 40 % d’ici 2030. Dans les bureaux, les commerces, les hôpitaux ou les entrepôts, tous les assujettis doivent justifier d’actions d’économies d’énergie. Derrière cette exigence réglementaire, l’enjeu est celui de la compétitivité. Chaque kilowatt économisé renforce la maîtrise des coûts d’exploitation et augmente la valeur de l’actif immobilier.
Lancé en 2019, le dispositif Éco-Énergie Tertiaire (EET) impose une réduction progressive des consommations d’énergie. En 2025, la moitié du parc assujetti a déclaré ses données et un premier bilan se dessine.
En 2025, le secteur tertiaire concentre encore plus de 15 % de la consommation d’énergie finale du pays et près de 5 % des émissions de gaz à effet de serre, selon l’Ademe. Il couvre plus de 1,2 milliard de mètres carrés de bureaux, commerces, établissements scolaires, hôpitaux ou entrepôts.
Les usages les plus énergivores restent le chauffage, la climatisation et la ventilation (CVC), suivis de l’éclairage et des équipements informatiques.
Pour les entreprises et investisseurs, la performance énergétique impacte directement la rentabilité, la valeur de revente et la pérennité locative des bâtiments.
D’après les données OPERAT et l’Ademe, près de 600 millions de mètres carrés ont été déclarés, soit un peu plus de la moitié du parc concerné. Les établissements d’enseignement arrivent en tête (21 % des surfaces), suivis des bureaux et services publics (17 %) et de la logistique (14 %).
Les premiers bilans indiquent une baisse moyenne de 22 % des consommations entre l’année de référence et 2022. Une tendance positive, mais encore inégale selon les secteurs.
Les principales difficultés notées à ce stade sont la collecte incomplète des données, les systèmes de mesure à perfectionner et le manque d’outils de pilotage pour les exploitants. Ces freins ralentissent encore la mise en conformité, en particulier dans les bâtiments anciens ou multi-occupants.
Quelles sont les prochaines étapes du calendrier « Éco-Énergie Tertiaire » ?
Le dispositif EET fixe une trajectoire en trois paliers : -40 % d’ici 2030, -50 % en 2040 et -60 % en 2050, par rapport à une année de référence postérieure à 2010.
La prochaine échéance clé interviendra le 30 septembre 2026, date limite pour transmettre les données de l’année 2025 et déposer un dossier de modulation d’objectif, si nécessaire (notamment en cas de contraintes techniques, architecturales ou économiques, à condition de les justifier).
À noter : la possibilité de mutualiser les résultats entre plusieurs bâtiments d’un même parc immobilier. Les bonnes performances d’un site peuvent ainsi compenser les retards d’un autre, à condition que l’ensemble respecte la trajectoire nationale.
Enfin, le décret BACS complète le dispositif. Il impose l’installation de systèmes d’automatisation et de contrôle (GTB) afin de suivre en temps réel les consommations des équipements techniques.
Le dispositif Éco-Énergie Tertiaire entre dans une phase opérationnelle. Les retardataires peuvent encore régulariser leurs données sur OPERAT. Pour se préparer, chaque acteur doit identifier ses bâtiments concernés, fixer une trajectoire et activer les leviers techniques adaptés.
Avant toute action, les entreprises doivent identifier les bâtiments assujettis et choisir une année de référence comprise entre 2010 et 2019.
Un audit énergétique permet ensuite de hiérarchiser les gisements d’économies et d’établir un plan d’action.
Les bureaux d’études spécialisés accompagnent les acteurs dans la constitution du dossier technique de modulation, indispensable pour adapter les objectifs à la réalité du terrain.
La mise en conformité ne repose pas uniquement sur des travaux. Elle implique une gestion active de l’énergie.
Les actions les plus efficaces concernent :
Ces mesures permettent d’observer des résultats concrets sur les dépenses énergétiques dès la première année.
Plusieurs dispositifs soutiennent la mise en conformité : Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), aides de l’ADEME ou programmes régionaux.
La performance énergétique améliore par ailleurs la valeur patrimoniale des biens et facilite l’accès aux financements verts.
Pour un investisseur, un bâtiment bien classé peut représenter un actif bas carbone moins exposé aux risques réglementaires.
La non-conformité fragilise la valeur économique des actifs. Un bâtiment énergivore coûte plus cher à exploiter et perd en attractivité sur le marché locatif.
Les investisseurs privilégient désormais les bâtiments performants. La conformité aux dispositions du décret tertiaire devient ainsi un marqueur de compétitivité immobilière.
Les prochaines années confirmeront la montée en puissance du pilotage énergétique et des outils de mesure en continu, jusqu’à livrer un parc tertiaire sobre et automatisé d’ici 2050.
6 440 offres
4 227 offres
3 183 offres
222 offres
128 offres
220 offres